Une religieuse catholique “recteur” d’un séminaire presbytérien
Surtout, ne vous arrachez pas les cheveux ! À défaut d’être normale, la chose est compréhensible. Quand vous vous rendez sur le site (très, très moche) des religieuses des Holy Name of Jesus and Mary (, congrégation féminine fondée en 1843 par trois religieuses franco-canadiennes), on peut en effet lire la raison d’être contemporaine de cette congrégation. En anglais : « Gospel Women in Solidarity for Liberation Action ». Ai-je besoin de traduire ? Bon, pour les malvoyants en anglais, cela pourrait se dire : « Les femmes [pas les religieuses ?] de l’Évangile – ou les « Évangélisteus » ? – , solidaires de l’action libératrice ». Un boulgi boulga qui devrait vous faire comprendre pourquoi Rome a décidé une visitation apostolique de toutes ces derviches tourneuses… Un sacré boulot pour lequel il n’est pas interdit de prier.
Voilà-t-y pas que dame Elizabeth Liebert (photo : si, si c’est une religieuse… mais sa permanente n'est pas “top”) de cette congrégation vieillissante vient d’être nommée « recteur » (on n’ose dire « rectrice », comme les plumes) du Presbyterian San Francisco Theological Seminary de San Anselmo (Californie). Cherchez l’erreur ! Phil Butin, président dudit séminaire s'est dit « très heureux d’être arrivé à cette étape historique du point de vue œcuménique ». D’être arrivé… dans quel sens ? « C’est une personne très capable » a renchéri le curé de l’église catholique de St. Anselm. On n’en doute pas, mais capable de quoi ?
J’avoue que je l’ignorais mais dame Liebert était déjà depuis 1987 directrice du programme sur la spiritualité chrétienne de ce séminaire et qu’elle contribua même à y créer un doctorat en théologie. L’archevêque catholique de San Francisco de l’époque ne semble pas s’en être offusqué. Mais qui était-ce à l’époque ? Ah, c’était le cher John Quinn : le seul qui ait osé contester la position de ses frères évêques hostiles à l’invitation d’Obama par l’université de Notre Dame. Lui succéda en 1995, l’archevêque William Levada, présentement préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont je n’ai pas davantage entendu dire qu’il avait froncé le sourcil sur cette situation.
« Quand j’ai postulé pour ce poste en 1987, la chose était assez controversée qu’une religieuse catholique soit employée dans une institution qui n’était pas catholique ». Rassurez-vous dame Liebert : la chose est toujours discutable… « La chose eut été inconcevable avant Vatican II » ajoute-t-elle. Elle l’est toujours. Où en sommes nous…