Obama vs. Église catholique US : c’est la guerre !
J’utilisais hier le mot « guerre » pour qualifier les agressions systématiques d’Obama et de son administration contre l’Église catholique. Certains d’entre vous ont pu penser que ce mot relevait peut-être d’une rhétorique hyperbolique de ma part. Je ne le pense pas, vous ayant déjà fourni de nombreux exemples allant au secours de l’expression. Comme c’est dimanche, et que cette journée supposée être de repos fut assez fatigante pour moi, je n’écrirai rien de bien neuf me contentant de recopier un article que j’ai fait paraître dans la dernière livraison de Monde &Vie (n° 809 du 4 avril) sous le titre qui est celui-là même du présent commentaire. Je remercie Monde &Vie de m’avoir permis de le reproduire sur ce blogue, et ce m’est l’occasion d’inviter mes visiteurs à découvrir ce magazine qui m’ouvre très généreusement ses colonnes – très souvent pour des sujets “américains”. Il faut aider la bonne presse catholique (L’Homme Nouveau, Monde & Vie, Présent…), car c’est là que s’expriment des journalistes professionnels et de talent qui trouveraient difficilement à s’employer dans la große presse. Mais il ne tient qu’à vous de faire vivre et grandir les bons journaux…
L’Église US a contribué à la victoire d’Obama. Elle ramasse aujourd’hui les dividendes amers de la confusion qu’elle a entretenue. Face à une administration qui l’attaque pied à pied, elle n’a plus qu’une solution : la guerre.
On dit qu’il y a trois sortes de mensonges : les mensonges ordinaires, les gros mensonges et les sondages. Ces derniers ne donnent jamais qu’un cliché à un moment donné de l’état de l’opinion. Il faut donc les prendre pour ce qu’ils sont. Ceux qui ont été réalisés, dans le sillage de l’élection présidentielle du 4 novembre dernier, semblent pourtant indiquer que 54 % des Américains qui se disent catholiques – il serait évidemment nécessaire d’analyser à quel type de “catholique” nous avons affaire… – auraient voté pour Obama (2 % de plus que le corps électoral dans son ensemble). Certains estiment même, aux États-Unis, qu’une majorité d’évêques aurait opiné pour le « voyou de Chicago » lors du scrutin. Comment en est-on arrivé là ?
Les évêques, pris en corps (la Conférence épiscopale), portent une large part dans la responsabilité de ce désastre.
Quand différents départements de la Conférence épiscopale ont élaboré le document Forming Consciences for Faithful Citizenship (former les consciences pour la citoyenneté des fidèles), qui fut diffusée en novembre 2007 en vue de servir d’orientation pour l’élection de l’année suivante, ils le firent de manière tellement amphigourique que loin d’obtenir le but recherché – la formation d’une droite conscience –, on récolta son contraire – la confusion intellectuelle et morale.
Que penser, en effet, d’un document mettant, au fond, sur le même plan la défense de la vie à naître et le refus de la guerre injuste en Irak, le refus de la manipulation des cellules souches embryonnaires et la défense de l’accès pour tous aux soins médicaux, le rejet du “mariage” homosexuel et l’exigence de plus d’humanité dans le traitement des immigrés, le refus du clonage des embryons humains et la nécessité de lutter contre la crise économique ? Sinon qu’il mélangeait questions « non négociables », donc premières dans le choix d’un candidat, et questions « négociables » qui n’obligent donc pas la conscience. Évidemment amplifiée et orientée par la formidable sidération des médias américains, majoritairement de gauche, cette confusion déboucha dans les urnes sur le résultat qu’on sait…
La direction de la Conférence épiscopale « jura mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ».
De fait, et depuis le 4 novembre dernier, l’épiscopat ne cesse de se raidir contre la nouvelle administration. Il vient de comprendre – hélas ! trop tard – qu’il n’y avait rien à attendre de bon de la bande qui a investi la Maison Blanche. Observons ce qui suit.
Le 16 janvier, à quatre jours de « l’Inauguration », le cardinal George écrivait à Obama pour le mettre en garde 1°) de ne pas toucher à la clause de conscience des personnels de santé se refusant à pratiquer l’avortement, 2°) de ne pas modifier la « Mexico City Policy » par laquelle l’administration américaine se refuse à financer, sur fonds fédéraux, l’avortement à l’étranger, et 3°) de ne pas attenter aux dispositions en vigueur relatives au refus gouvernemental de financer ou d’encourager la manipulation des cellules souches embryonnaires.
Obama ne répondit pas par lettre au cardinal. Il y répondit par des actes.
Le 23 janvier, Obama signait un Executive Order (décret présidentiel) abolissant les dispositions de la « Mexico City Policy » – le 24 mars, le Département d’État annonçait qu’une première subvention fédérale de 50 millions de $ allait être allouée au Fond des Nations Unies pour la Population (l’officine qui procure l’avortement dans le Tiers Monde).
Le 27 février, le ministère de la Santé faisait connaître son souhait d’abolir toute disposition visant à protéger la clause de conscience – ce qui amena le cardinal George à dénoncer, le 17 mars, la dérive vers le « despotisme » de l’administration Obama.
Le 9 mars, un Executive Order autorisait le financement, sur fonds fédéraux, du clonage humain aux fins de « recherches ».
Faut-il en dire davantage ?