“Anges et Démons”. Pour Tom Hanks, c’est de la daube. Pour l’Osservatore Romano, c’est « inoffensif » !

Publié le par Daniel HAMICHE


Le nouveau film de Ron Howard, tiré du “roman” éponyme de Dan Brown sort aujourd’hui sur nos écrans. J’ai fait sur cette malfaisance tout un dossier, dont je vous recommande la lecture, qui vient de paraître dans la dernière livraison de L’Homme Nouveau (n° 1445 du 9 mai, qu’on peut commander à l’unité en cliquant ici).
Grâce à James Hirsen et à sa chronique The Left Coast Report (la « côte de gauche », au sens politique, qui se trouve aussi à gauche, c’est-à-dire à l’ouest sur les cartes) d’hier, j’apprends que Tom Hanks, qui tient le premier rôle dans le film, ne dit pas des choses très tendres sur Anges et Démons. Dans l’entretien qu’il a accordé à Radio Times et dont l’essentiel a été publié le 5 mai dans le quotidien britannique The Telegraph, l’acteur concède que l’on « s’est comporté de manière irresponsable et hors de toute règle pour un très grand nombre de faits. Ce n’est pas important, mais c’est rigolo ». C’est l’aveu que les « faits » dont se prévaut tant Brown dans son roman, ne sont que de la daube. Hanks admet également que le précédent opus, Le Da Vinci Code, n’était qu’un tissu d’impostures à faire bâiller les journalistes présents à Cannes lors de la première : « Vous auriez du être avec nous à Cannes lors du lancement. Impossible de trouver pire accueil. Tous se sont éclipsés furtivement la tête rentrée dans les épaules. On avait baptisé [ce film] “feu de joie avec les billets d’entrée qui ne se vendront pas” ». Les billets, hélas, se vendirent…
Que va-t-il se passer avec ceux d’Anges et Démons ? Si le film est un succès, on pourra paradoxalement en porter une partie du crédit à… L’Osservatore Romano ! Le quotidien « semi officiel » (comme le qualifie Bill Donohue de la Catholic League, visiblement interloqué) y a consacré pas moins de deux articles qui, sans être outrageusement louangeurs – faut quand même pas pousser… – sont encourageants. Le 6 mai, L’Osservatore Romano soulignait « la mise en scène dynamique » et la reconstruction « magnifique » en studio des sites de tournages interdits à la production par le Saint Siège, et qualifiait ce film de « distraction inoffensive ». Le lendemain, un autre article allait dans le même sens et utilisait le même adjectif : le film Anges et Démons est « plutôt inoffensif ». Avouez que ce n'est pas exactement mettre en garde le spectateur catholique…
Or, Bill Donohue et votre serviteur ont démontré le caractère pervers de ce nouveau film qui est une attaque perfide et mensongère de l’Église catholique, voulue par Dan Brown et Ron Howard. Il n’y a rien « d’inoffensif » là-dedans. Tout au contraire. À quoi joue donc L’Osservatore Romano ?



Publié dans cathophobie

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G
En aucun cas on ne doit se servir d'un mal pour aboutir à un bien, surtout lorsque le bien n'est absolument pas garanti au bout du compte.Il n'y a que les catholiques pour s'intéresser à la position de l'Eglise. Donc le minimum est que "ses" organes de presse disent la vérité.Par ailleurs entre encenser et démolir il y avait la solution du mérpris: ne rien dire! Or non seulement l'Osservatore Romano dit, mais en plus il vante la qualité du film.C'est honteux, le mensonge ne fait pas partie de l'enseignement catholique. Le père du mensonge on le connaît. Et lorsqu'un organe d'Eglise ment, qui se réjouit? Le père du mensonge évidemment qui est le diable!Bravo Daniel H.!
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G
Cher Daniel Hamiche,Je pense que vous avez raison de montrer au public catholique que ce film est une daube. Même le Figaro Magazine le dit. Cependant, sans vouloir vous manquer de respect, il faut garder à l'esprit que l'observatore est repris par tous les journaux du monde entier (et pas encore Americatho mais cela viendra) et interpreté partout (à tort souvent) comme l'expression de la pensée de l'Eglise. Il vaut sans doute mieux que l'Eglise garde ses flêches contre des ennemis plus sérieux que les créateurs de cette daube et laisser les historiens et journalistes laïcs montrer son inanité plutôt que de s'exposer en le condamnant (les media cathophobes et les créateurs de ce film n'attendent que cela actuellement pour accabler l'Eglise).Ceci dit, si on avait vraiment voulu manifester du mépris pour ce film il eut mieux valu ne pas en parler du tout dans l'Observatore plûtot que de lui chercher des qualités secondaires qui ne peuvent que troubler les catholiques.Gandulf 
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G
100 % d'accord ! Catégorie très rare de nos jours : un  journaliste catholique qui n'a pas peur de son ombre ! ça fait du bien !
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J
Sur le principe (toujours dire la vérité, toujours défendre l'Eglise, les cathos de gauche sont fatigants avec leur collaborationisme avec l'Ennemi, etc), je suis d'accord. Mais dans ce cas d'espèce, je maintiens que tomber dans le piège de la condamnation serait dommageable. Et je parviens à cette conclusion par le test de du "Que veut Satan ?" permettant évidemment de faire le contraire.Satan ne veut pas que l'Eglise dise la vérité sur l'avortement ou la sexualité puisque cela pourrait conduire certains à se convertir à la vérité et à défendre la vie et le bien. Donc il faut que l'Eglise continue de dire la vérité.Par contre, Satan veut que nous fassions de la pub pour ce film, afin que ses serviteurs (Dan Brown et Ron Howard) gagnent un maximum de pognon qu'ils réinvestiront dans d'autres livres et d'autres films anti-catholiques et anti-Vérité. Si par contre, ce film fait un bide total, en partie grâce à l'indifférence de l'Eglise, Hollywood n'acceptera plus de financer les films de Dan Brown, les livres de ce dernier ne se vendront plus et les serviteurs du prince de ce monde auront perdu pour cette fois. 
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D
<br /> Cher Jean,<br /> <br /> je vous remercie de vos commentaires et notamment de ce dernier. Toutefois, vous admettrez, avec moi, que les producteurs du film ne nous ont pas attendus pour "faire de la pub” : elle s'étale<br /> partout. Et je persiste à penser que le rôle d'un journaliste catholique – ou d'un catholique journaliste, comme on veut – est d'informer et de prévenir qu'une chose est bonne ou mauvaise pour les<br /> âmes, surtout pour les plus faibles ou les plus influençables. Or, ce film est objectivement mauvais et pervers. Faut-il le taire ou, pis encore, dire qu'une chose mauvaise n'est au fond pas si<br /> mauvaise que cela à y regarder sous un certain angle… On connaît l'art de noyer le poisson, mais le trouver dans les colonnes de L'Osservatore Romano avouez que c'est un peu fort de<br /> l'expresso… Je n'ai vraiment pas l'impression de "faire de la publicité" pour ce film en mettant en garde contre lui. Je crois même contribuer à une saine contre-publicité.<br /> <br /> <br />
B
Cela fait bien longtemps que l'Osservatore Romano file un très mauvais coton, notamment en ouvrant ses colonnes à des personnalités anticatholiques.Pour faire moderne, sans doute.deux exemples, de mémoire :- 2005 il offrait un article (pas une interview) à un evolutionniste radical de l'université de Bologne pour expliquer l'interdiction d'enseignement de l'intelligent design par un juge de pennsylvanie était une bonne chose- 2008, largement pire, un long article en seconde page expliquant que la lutte contre l'avortement était considérée comme très secondaire par l'Eglise jusqu'il y a peu, et que ceux qui l'ont combattu, ce sont les révolutionnaires français... Du délire à l'état pur, pour qui est un peu au courant des normes judiciaires médiévales... Et l'article concluait que finalement, l'autorisation de l'avortement avait eu des effets positifs sur "l'idée de maternité" dans la société moderne (plus les mensonges habituels sur l'avortement clandestin), et qu'il fallait donc la préserver. DANS LES PAGES DE L'OSSERVATORE. Contre le magistère de l'Église.
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