McEveety, le producteur de « La Passion du Christ », parle du chef-d’œuvre de Mel Gibson
Même s’il s’est séparé organiquement de Mel Gibson et d’Icon Productions, pour fonder Mpower Pictures et se lancer dans la production indépendante de films comme Bella en 2007 – un film bouleversant sur la défense de la vie naissante avec l’acteur catholique mexicain “cultissime” et pro-vie Eduardo Verastegui – ou, l’an passé, The Stoning of Soraya M – sur la tragédie des femmes iraniennes lapidées au nom de la shariah, avec le non moins catholique, non moins pro-vie et non moins “cultissime” Jim

Mercredi dernier il était l’hôte d’une rencontre professionnelle organisée par Sean Wolfington, fondateur de Positive Media et co-propriétaire de Metanoia Films – avec notamment Verastegui – où il a pu s’exprimer devant des journalistes spécialisés, des apprentis réalisateurs et des laïcs intéressés par le rôle du cinéma pour l’avangélisation.
Voici les passages de ses réponses où il aborde l’“affaire” de La Passion du Christ.
Tout le tintamarre médiatique autour de La Passion a été « douloureux » et s’est « développé hors de tout contrôle ».
« Nous avons été pendant toute cette période sur la défensive, tâchant de trouver un distributeur alors que personne ne voulait distribuer le film, tâchant de nous tenir à distance des médias pendant toute une année dans le seul espoir de survivre. Ça ne s’est pas passé ainsi, mais, heureusement pour nous, l’affaire a défrayé la chronique médiatique pendant des mois et des mois avant que le film sorte en salles. Nous haïssions chaque instant que nous vivions alors ? Nous pensions que nous allions en mourir ».
McEveety aborde ensuite des événements troublants qui se sont passé sur le tournage : Jim Caviezel frappé par la foudre et sortant indemne de cet accident qui aurait dû lui être fatal, des membres des familles de l’équipe de tournage « guéris » de maladies… McEveety confesse que sa famille et lui ont compris leur foi catholique « de manière totalement différente » quand le film a été achevé. « Il nous a ouvert les yeux sur un monde spirituel dont nous n’imaginions pas queil fut si important en ce monde. Je vois désormais en toute clarté qu’il y a une guerre spirituelle qui se déroule… et qu’on attend de nous que nous y prenions part ». Il ajoute : « Ce fut une bénédiction totale que de faire partie de ce film, et c'en fut une autre que d’y survivre ! ».
Il y eut peu d’évêques américains à soutenir le film avant qu'il sorte – le premier nom qui me vient à l’esprit est celui de Mgr Charles Chaput, l’archevêque de Denver (Colorado) –, et les producteurs de La Passion du Christ ne parvinrent pas à trouver suffisamment d’évêques pour servir de “locomotive” au film. C’est pourquoi ils s’adressèrent aux églises évangéliques où la réponse fut enthousiaste et massive. C’est paradoxalement à elles que ce film produit et réalisé – et en grande partie interprété – par des catholiques finit par devenir la production indépendante financièrement la plus profitable de toute l’histoire du cinéma…