Un prêtre peut-il jour au poker même pour une bonne cause ?
C’est la question que je me suis posé – et que je vous pose – en lisant une troublante dépêche d’Associated Press d’hier.
Le Père Andrew Trapp, 28 ans, est le plus jeune prêtre du diocèse de Charleston qui couvre toute la Caroline du Sud. Il a été ordonné en juillet 2007 et est le vicaire de la St. Michael Catholic Chuch de Garden City. Cette paroisse a besoin d’aménagements et de nouveaux locaux : le coût de l’ensemble de ces travaux est estimé à 5,5 millions de $. Or, le Père Trapp qui est un grand joueur de poker depuis sa tendre jeunesse, et avec l’accord de son curé et de son évêque, a participé à un tournoi de poker organisé par le PokerStars.net Million Dollar Challenge, et dont le vainqueur devait toucher le prix d’1 million de $ : de quoi, sans doute, contribuer en grande partie à l’investissement paroissial. Plus de 10 000 personnes ont participé à des sortes d’éliminatoires qui se sont déroulées sur internet. Le Père Trapp en est sorti membre des dix finalistes. La finale s’est déroulée dimanche dernier à Los Angeles, tout frais payés pour lui, et a été télévisée. Le Père Trapp, revêtu de son “clergy” à col romain, ne l’a pas emporté mais il a quand même empoché un prix de consolation de 100 000 $.
Voilà l’affaire. Elle me laisse quand même songeur surtout quand je lis la “justification” du jeune prêtre : « Au minimum, et même si je ne gagnais pas d’argent, j’espérais que [ma participation] aiderait les gens à constater que les prêtres peuvent aussi se distraire et qu’ils sont des gens comme tout le monde ». Comme tout le monde… vraiment ?
Vos opinions sont sollicitées…