À propos du P. David Hollenbach, s.j. : réponse à “Paulo”
“Paulo”, que je remercie, a laissé un commentaire hier à mon article [1]. Le voici après avoir toutefois traduit la citation du P. Hollenbach, s.j., que “Paulo” signalait en langue anglaise : « Hollenbach : Permettez-moi d’ajouter que je pense qu’être catholique c’est être pro-Vie. Mais nous devons nous poser la question de l’efficacité. Qu’est-ce que vraiment être pro-Vie ? Au cours de la présidence Clinton, le nombre d’avortements a baissé. Dans les premières années de la présidence Bush, le nombre d’avortements a augmenté. La question c’est pourquoi ? C’est parce qu’il y a des femmes en situation de désespoir, sans ressources économiques, qui sont poussées à faire des choix qui sont tragiques. Et nous avons besoin de trouver des voies qui moins [sic] – qui feront que cela arrive moins souvent. Nous devons trouver des voies, en d’autres mots, pour être effectivement pro-Vie, pour permettre effectivement aux femmes d’amener leur enfant à terme ».
Et “Paulo” me pose la question : « Avez-vous des références permettant d’affirmer, à la suite de la C[ardinal]N[ewman]Society que le Rév. David Hollenbach est hétérodoxe ? Merci ».
Il s’agit là de la transcription de propos du P. David Hollenbach lors d’une émission de télévision sur CNN du 26 octobre 2004, animée par Larry King. D’où certaines hésitations dans la formulation.
À ne connaître du P. Hollenbach que cette citation on serait amené à douter de son hétérodoxie vis-à-vis du Magistère, et donc à s’interroger sur sa dénonciation par la Cardinal Newman Society.
Il serait un peu facile de rappeler que le P. Hollenbach enseigne au Boston College qui est tout sauf un foyer d’orthodoxie catholique… C’est en effet facile mais ce n’est pas inutile.
Il sera sans doute plus convaincant de rappeler que la Congrégation pour l’éducation catholique de Rome s’est toujours refusée, depuis le début des années 1990, à admettre le P. Hollenbach à une quelconque tâche d’enseignement dans un établissement de droit pontifical. Rome estime que la doctrine de ce jésuite enseignant l’éthique sociale, n’est pas suffisamment orthodoxe. Je la trouve « relativiste ». Il faut reconnaître que le soutien du P. Hollenbach au P. Charles Curran, hérétique notoire, en 1986, n’a guère disposé favorablement Rome à son endroit…
Dans le débat sur les « questions non négociables », et notamment sur la tragédie de l’avortement, le P. Hollenbach tient une position difficilement défendable d’un point de vue catholique puisqu’il met sur le même plan une question non négociable (l’avortement) et une question qui l’est (par exemple la guerre en Iraq), confusion qui l’a souvent amené à soutenir des hommes politiques ouvertement pro-avortement au motif qu’ils étaient contre la guerre en Iraq ou contre d’autres questions morales négociables. Selon Hollenbach « ce sont toutes les questions ayant une dimension morale qui doivent être prises en compte et non pas une seule ». Il est tout à fait sur les positions d’Eduardo Peñalver, professeur de Droit à la Cornell University qui va jusqu’à soutenir que des pro-Vie peuvent voter pour des candidats pro-avortement pour cette raison.
En 2004, Hollenbach apostropha George Weigel lors d’une conférence de ce dernier au Boston College, qualifiant de « faux » l’enseignement de Jean-Paul II sur l’éthique sexuelle. On comprend que ce dernier ait refusé, en 1996, au P. Hollenbach le droit d’enseigner dans des établissements de droit pontifical. Et l’on comprendra mieux, du moins je l’espère, la position prise par la Cardinal Newman Society.
[1] « La Cardinal Newman Society dénonce 12 nouveaux scandales dans les universités catholiques (americatho.over-blog.com/article-10351512.html).
Et “Paulo” me pose la question : « Avez-vous des références permettant d’affirmer, à la suite de la C[ardinal]N[ewman]Society que le Rév. David Hollenbach est hétérodoxe ? Merci ».
Il s’agit là de la transcription de propos du P. David Hollenbach lors d’une émission de télévision sur CNN du 26 octobre 2004, animée par Larry King. D’où certaines hésitations dans la formulation.
À ne connaître du P. Hollenbach que cette citation on serait amené à douter de son hétérodoxie vis-à-vis du Magistère, et donc à s’interroger sur sa dénonciation par la Cardinal Newman Society.
Il serait un peu facile de rappeler que le P. Hollenbach enseigne au Boston College qui est tout sauf un foyer d’orthodoxie catholique… C’est en effet facile mais ce n’est pas inutile.
Il sera sans doute plus convaincant de rappeler que la Congrégation pour l’éducation catholique de Rome s’est toujours refusée, depuis le début des années 1990, à admettre le P. Hollenbach à une quelconque tâche d’enseignement dans un établissement de droit pontifical. Rome estime que la doctrine de ce jésuite enseignant l’éthique sociale, n’est pas suffisamment orthodoxe. Je la trouve « relativiste ». Il faut reconnaître que le soutien du P. Hollenbach au P. Charles Curran, hérétique notoire, en 1986, n’a guère disposé favorablement Rome à son endroit…
Dans le débat sur les « questions non négociables », et notamment sur la tragédie de l’avortement, le P. Hollenbach tient une position difficilement défendable d’un point de vue catholique puisqu’il met sur le même plan une question non négociable (l’avortement) et une question qui l’est (par exemple la guerre en Iraq), confusion qui l’a souvent amené à soutenir des hommes politiques ouvertement pro-avortement au motif qu’ils étaient contre la guerre en Iraq ou contre d’autres questions morales négociables. Selon Hollenbach « ce sont toutes les questions ayant une dimension morale qui doivent être prises en compte et non pas une seule ». Il est tout à fait sur les positions d’Eduardo Peñalver, professeur de Droit à la Cornell University qui va jusqu’à soutenir que des pro-Vie peuvent voter pour des candidats pro-avortement pour cette raison.
En 2004, Hollenbach apostropha George Weigel lors d’une conférence de ce dernier au Boston College, qualifiant de « faux » l’enseignement de Jean-Paul II sur l’éthique sexuelle. On comprend que ce dernier ait refusé, en 1996, au P. Hollenbach le droit d’enseigner dans des établissements de droit pontifical. Et l’on comprendra mieux, du moins je l’espère, la position prise par la Cardinal Newman Society.
[1] « La Cardinal Newman Society dénonce 12 nouveaux scandales dans les universités catholiques (americatho.over-blog.com/article-10351512.html).